[PARENT] La représentation de l'homosexualité au cinéma

L'homosexualité a été représentée au cinéma de façons très diverses suivant l'époque, le pays, le contexte culturel ou le regard personnel du réalisateur. On en retrouve les thèmes depuis les années 1930, cependant ces représentations ont plutôt tendance à tisser une image négative de tout ce qui est considéré à l’époque comme déviance sexuelle inappropriée. A l’image de la société finalement.

Au fur et a mesure de l’évolution du 7ème art, la communauté LGBT est certes de plus en plus représentée, avec un accent particulier sur les hommes gays (les femmes ne sont pas encore mises en avant), mais on observe toujours une illustration négative de l’homosexualité. S’il ne s’agit pas de condamnation aussi violente que dans les années 30, les films des années 90 ont une forte tendance a appuyer sur les clichés autour des personnes homosexuelles comme ont peut le constater dans des films comme la Cage aux folles ou Papy fait de la résistance.

Il faut attendre 2006 avec le Secret de Brokeback Mountain pour voir le genre atteindre un impact social d’une nouvelle dimension, présentant l’homosexualité dans un milieu masculin (voir même macho : les westerns et les cow boys) et « normal ».

Selon Ang Lee réalisateur du film, « C’est le premier film hollywoodien grand public où le personnage est gay sans s'excuser de l'être »

Cette situation évolue jusqu’à l’époque actuelle, avec notamment la légalisation du mariage homosexuel ainsi qu’un pourcentage croissant d’occidentaux se considérant ouvertement comme homosexuels. Pour toutes ces personnes, ne pas être représentés dans la culture populaire (notamment dans les gros films hollywoodiens), c’est ne pas exister. De plus, la multiplication de personnages LGBT à l’écran participerait à une certaine normalisation. Plus on les verra, moins on considérera le sujet comme « tabou » et plus ce sera accepté.

Depuis peu les films pour enfants ne sont pas en reste, et Disney pour ne citer que ceux là font de petits pas dans cette direction.

Je ne l’ai pas encore vu, mais je compte bien me faire une petite séance ciné d’ici peu :  le très récent Buzz l’Eclair, s’est vu censuré dans certains pays pour une scène entre l’une des co-équipières de Buzz et sa petite-amie.


Un choix qui a poussé des employés Pixar à écrire une lettre ouverte pour dénoncer les censures dont sont victimes leurs films et pour défendre les droits des personnes LGBT. La scène aurait été censurée au montage avant d’être finalement réincorporée. Je ne sais pas ce qu’il en est de la version finale. Je pourrais probablement vous le dire la semaine prochaine.


C’est une forte évolution pour la firme de Mickey qui jusqu’ici non contente de se montrer particulièrement mauvaise élève dans le genre (le seul personnage que j’ai remarqué est Lefou dans la version Live de la Belle et la Bête, et encore les caractéristiques sont vraiment trèèèèèèèès discrètes, et on retrouve également un caméo de deux femmes poussant une poussette dans une courte scène du monde de Dory à propos de laquelle les animateurs ont mentionné qu’elles « pouvaient être ce qu’on veut » sous entendant donc que la nature de leur relation pouvait être quelconques, manière à mon avis un peu facile pour se dédouaner).


Représenter des minorités à l’écran, donc, oui, mais pas n’importe comment. A la manière du test de Bechdel (qui pour rappel dénonce l’inégalité des genres au cinéma en répondant à trois questions : le film comporte-t-il au moins deux femmes qui portent un nom ? Se parlent-elles ? D’autre chose que d’un personnage masculin ?) le test de Vito Russo, activiste LGBT américain, analyse comment la communauté LGBT est présente dans un film. Le film doit montrer un personnage identifiable comme appartenant à la communauté LGBT lié à l'intrigue de manière que sa suppression ait un effet significatif et ne pas être là pour simplement fournir des commentaires colorés, peindre l'authenticité urbaine) créer une punchline, et ne doit pas être défini uniquement ou principalement par son orientation sexuelle ou son identité de genre.

Je voulais faire un petit encart sur la représentation LGBT à la télévision, et surtout dans les séries, Netflix en faisant depuis peu son cheval de bataille, mais c’est carrément un sujet qui mériterait une propa à lui tout seul.

On a donc bien fait du chemin dans le domaine, mais il reste encore des progrès à faire. On remarquera que les personnages homosexuels sont généralement présent dans le genre drame ou dans les films ou séries montrant la difficulté du coming out. Aujourd’hui encore, homosexualité rime le plus souvent avec tragédie et mal-être ou, à l’extrême opposé, à la comédie graveleuse
A quand un Rambo gay ?
Ou un film d’horreur LGBT ?