A l'époque des celtes, quatre grandes fêtes étaient célébrées en plus des solstices et équinoxes afin de rendre hommage à la nature et ponctuer le rythme des saisons. La plus connue aujourd'hui est Saman, mais il y avait aussi Beltane, Lugnusad, et certainement la moins réputée : Imbolc.
Célébrée aux environs du début du mois de février du calendrier julien, c'est la fête sur laquelle les sources littéraires médiévales et antiques sont les plus faibles. Le savoir des druides ne se transmettant que de bouche de druide à oreille de neveziad (apprenti) selon la plus pure tradition orale, nous n'avons donc que peu d'informations la concernant.
On sait néanmoins qu'étymologiquement parlant, le sens du mot Imbolc est "lustration". Imbolc était donc la période de purification qui prenait place à la fin de l'hiver afin de préparer le corps et l'esprit pour l'arrivée de l'automne. D'ailleurs le mot février vient lui-même du latin "februarius" qui signifie mois de la purification.
On pense aussi que le rituel d'Imbolc pourrait être lié au culte de la fécondité (comme quasiment tous à cette époque d'ailleurs). A la différence des autres célébrations celtes, l'usage lors d'Imbolc était de voir hommes et femmes officier de pair, voir même que le rituel ne soit mené uniquement que par des femmes. La cérémonie débutait généralement par le passage des membres de l'assemblée entre deux pierres levées : "seul celui qui dépasse la dualité des choses intègre la Matrice pour ne faire qu'un avec elle".
On disant lorsque la neige tombait à Imbolc, ce qui était régulier, que l'équinoxe de printemps n'était plus loin. Le retour à la lumière était occasion de remercier la Mère pour un hiver où les choses se sont relativement bien passées.
L'avatar revêtu par la déesse est celui de Belissama, la brillante. Son rôle est l'initiation. Il est temps de se préparer à sortir de la période sombre de l'année. Cette initiation se poursuivra jusqu'à Beltane qui en sera la consécration. Cela fait d'Imbolc le meilleur des moments pour les rituels de dédicaces ou d'initiation. Sa fonction de lustration en fait aussi une cérémonie rituelle proche du baptême lors de laquelle les enfants celtes étaient appelés par leur nom et purifiés par une eau lustrale préparée par le druide qui servait aux ablutions.
Imbolc est donc très clairement la fête de l'eau. A cette période où la fonte des neiges s'accroit, les nappes phréatiques sont gorgées d'eau et les pluies font déborder les rivières de leur lit, balayant au passage les débris de l'hiver. Aurier, myrrhe, bruyère, premières violettes et autres fleures commencent à percer la neige, prémices d'un printemps en route.