Après plusieurs jours passés comme invité au château de Maximilien, malgré l’excellence du traitement dont il bénéficiait, Desvoges commençait à se sentir un comme un lion en cage. Cela faisait des nuits qu’il tournait en rond dans ses appartements
Il avait cessé de compter les heures qu’il avait passé dans cette chambreD’un geste ferme mais délicat il se saisit de la bourse de cuir qui contenait sa précieuse réserve de tabac. Il fallait s’y attendre… elle était vide. Louis évacua sa frustration en serrant le poing d’un geste rageur. Si le petit sac de cuir qui s’y trouvait s’était assimilé à un animal, cette pulsion aurait semblé l’aspirer à l’étouffer et lui ôter tout semblant de vie, châtiment en rétribution a son manque de coopération.
Il était temps de quitter les lieux.
Le bruit assourdissant du silence hurlait autour de lui en cette nuit de pleine lune ou la lueur de l’astre éclairait presque comme en plein jour. Une aubaine pour un être de la nuit qui n’avait pas le loisir de se délecter de la lumière du soleil. Bifurquant dans les jardins il déambulait sur le sentier du pas sûre d’un individu sachant où il allait. Et pourtant il n’était sur de rien. Marcher lui vidait l’esprit et lui faisait oublier à la fois la faim qui le tenaillait et l’insatiable envie de fumer qui l’obsedait. Ses yeux étaient partout, ses sens, en éveil. Il écoutait, observait, analysait, déduisait, mémorisait...
C’est alors que Desvoges appercu une silhouette qui se détachait de l’obscurité.