Simplement histoire de marcher dans les traces de notre Skipz bien aimé voici l'histoire d'une BD jetée dans la marre pour ceux qui n'en ont pas encore marre. Mais contrairement à lui replongeons dans le passé et la bande dessinée traditionnelle ; car Bécassine marque la naissance d'un nouveau genre dans la bande dessinée un trait rond, vif et moderne nommé la "ligne claire" dont le modèle le plus connu est le Tintin d'Hergé qui n'apparaitra que 25 ans plus tard.
Bécassine, alias Annaïck Labornez nait à Clocher-les-Bécasses, non loin de Quimper dans le Finistère sous la plume de Jacqueline Rivière et le pinceau de Josèphe Pinchon. Autant dire que plus à l'ouest on plonge. Et à l'ouest elle l'est lorsqu'elle débarque à Paris.
A l'origine l'objectif de la planche de dessin n'est que de compléter une page blanche de la revue pour petites filles La Semaine de la Suzette. Mais la petite histoire connaît un tel succès que de nouvelles planches sont prévues pour remplir systématiquement les potentiels blancs.
Cependant, pour une partie des Bretons, la figure de Bécassine est assez difficile à accepter. Il faut dire qu'à l'époque les histoires bretonnes, occupaient dans l'humour citadin la place qu'ont aujourd'hui les histoires Belges. Le personnage témoigne du mépris dont les habitants de la campagne ont longtemps fait l'objet. Et pour cause : Bécassine est la fille un peu naïve dont l'ignorance de la vie parisienne ne cesse de faire commettre des bourdes comme y va l'épisode du homard. Sa maitresse, ne lui ayant simplement dit qu'il s'agit d'une chose toute rouge qu'il faudra mettre à l'office lors de son arrivée, la voit envoyer audit office le colonel en uniforme rouge qu'elle a invité à déjeuner. A en croire les romans de Maupassant ou de Zola, c'est l'ensemble des paysans et non seulement les Bretons qui sont considérés comme manquant de civilisation.
Heureusement, la plupart des Normands, Picard, Bretons et autre provinciaux lisent ces lignes sans véritablement s'offusquer. Au contraire, c'est plutôt une forme d'identification qui se fait, et le succès de Bécassine incitera les éditeurs à en faire une héroïne à part entière au cœur d'une petite trentaine d'albums.
La succession de Bécassine est assurée depuis l'apparition de Mam’Goudig, une drôle de Mémé crée par Jean-Paul David Il y a environ 7 ans. Véritable revanche de Bécassine qui incarnait comme nous le disions plus haut, la jeune fille un peu niaise, Mam’Goudig ne se laisse pas marcher sur les pieds.
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Sources :
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Bien que le taux de notoriété de Bécassine soit certainement assez élevé la question se pose néanmoins : connaissez-vous Bécassine ? Que pensez-vous du principe d'auto dérision ? Selon vous des personnages comme Bécassine, ou Mam’Goudig sont plutôt synonyme de moquerie, donnent un aspect sympathique a la Bretagne, voir instructif (quand on voit Bécassine vivre la crise de 29, l’exode rural, le Front populaire, la guerre et la Résistance) ?