le tour du monde des crêpes en 4 parties

A la base je voulais en faire une pour l’Epiphanie, mais les choses étant, entre les congés, le covid et tout le bla bla la fenêtre temporelle s’est refermée. Mais qu’à cela ne tienne, j’ai décidé d’aborder le sujet de la chandeleur. Ou plus précisément celui des crêpes. Parce qu’en fait ce qu’il faut remarquer c’est que chaque civilisation, ou presque à sa propre forme de galette.
Après relecture de la propa finale quand je l’ai finie je l’ai trouvé tellement longue que je me suis dit que si je postais tout ça j’allais rapidement vous perdre. Sur conseil de Vix je l’ai donc divisée en quatre parties. Si vous êtes attentifs, surtout vous au fond il y aura une interrogation à la fin de tout ça.
Qu’il s’agisse de la galette de Froment ou de Sarrasin, qui est la plus connue en Europe, ou du pancake américain pour ne citer que les plus connus, il existe une riche variété de crêpes : chaude ou froide, sucrée ou salée, plat principal ou dessert de part le monde… Déjà pour faire un rapide retour sur la crêpe française, celle qu’on appelle Vôte ou Reston en Wallonie, fierté des Bretons, il faut faire la différence entre la crêpe de froment originaire de basse Bretagne, c’est-à-dire le Finistère une grande partie ouest des départements des Côtes-d'Armor et du Morbihan, (celle que généralement vous connaissez tous et qu’on mange avec du sucre, de la confiture ou du caramel beurre salé) et la crêpe ou galette de sarrasin également appelé blé noir, celle-ci originaire de Haute Bretagne (le reste des Côtes-d'Armor, l’Ille-et-Vilaine, la Loire-Atlantique, et le sud-est du Morbihan).
En ce qui concerne cette notion de haute et de basse Bretagne et le fait que la Basse c’est les gens qui sont en haut et la Haute c’est les gens qui sont en bas, faut pas chercher, ils sont un peu à l’Ouest les Bretons, même moi je n’ai pas encore compris.
Les concurrents directs de la crêpe ce sont les américains avec leur Pancake. Comprenez gâteau à la poêle. Il diffère cependant de la crêpe par sa taille, qui fait environ 5 centimètres de diamètre, et son épaisseur, due à un agent levant comme du bicarbonate ou de la levure chimique. Généralement appelé Flapjack par nos amis du Royaume Uni, qui eux sont plutôt les spécialistes des Crumpets, crêpes à trous qui se dégustent au petit déjeuner. Ce sont de vrais mini pancakes de genre 3 centimètres de diamètre (avec l’agent levant qui d’ailleurs les rend vraiment très très épais) … mais comme je le disais, avec des trous où peuvent se glisser miel et confiture pour le plaisir des plus gourmands, tout en s’appréciant également en version salée avec des œufs et du fromage.
Les pancakes et les Crumpets sont des descendants du Pfannkuchen Allemand que les immigrants ont ramené au nouveau monde dont nous parlerons dans la suite de cette propa.


Lors de ma dernière propa consacrée aux crêpes dans le monde. Ou disons plutôt le début de cette très longue propa divisée en parts de pizza nous parlions des Amériques, Allons vers le sud ou la tortilla latino-américaine, galette sèche faite à base de maïs, l’or jaune des Aztèques et des Mayas de puis des milliers d’années, nommée ainsi par les conquistadors qui avaient une omelette similaire en Espagne, se mange dans la composition de nombreux plats, tacos, quésadillas, enchiladas…
Et puisque nous sommes en Amérique du Sud, parlons des blinis brésiliens. Parce que je suis sûre que quand vous entendez blinis vous pensez Russie. Et vous avez bien raison, cette dernière, traditionnellement préparée à base de pâte au levain et cuite au four, est dotée d’une symbolique forte : celle du soleil. La tradition, toujours célébrée de nos jours, veut que l’on prépare des blinis à la fin de l’hiver, pour glorifier le soleil. Cependant, en ce qui concerne la Brésilienne, c’est un mélange de lait de coco (leite de coco) et de puba, une pâte extraite du manioc fermenté, très présente dans les cuisines des régions du Nord et du Nord-Est du pays.
Mais pour en revenir aux pays bien froids du Nord de l’Europe puisque nous étions sur le blini Russe, parlons du Hirams Plattär d’origine suédoise à mi-chemin entre une chouquette et un pancake et se sert traditionnellement avec de la confiture de baies polaires jaune.
Le Lefse quant à lui, est l’équivalent norvégien de notre crêpe bretonne au sarrasin mais à base de pomme de terre qui se sert plus ou moins épais selon la région ou l’heure de la journée. Et si on descend un peu plus bas géographiquement, on trouve les Ebleskivers, cousins danois des pancakes, originaux avec une forme de dôme.
On retrouve également la trace d’un pannenkoeken aux Pays-Bas et un pannekoek large et très fin en Afrique du sud – cette dernière recette fait évidemment plutôt partie du patrimoine culinaire des Afrikaners que des natifs qui lui préfèrent le Pap ou Mealie Bread beaucoup plus épais et qui ressemble plutôt à une miche de pain ou à un cake.
Je vous emmènerai donc en Afrique une prochaine fois.


Pour ceux qui n’ont pas suivi cela fait maintenant deux propas lors desquelles je vous ai entrainés découvrir des crêpes des crêpes et encore des crêpes à travers le monde. Souvenez-vous que nous arrivions en Afrique du Sud. Toujours sur le continent Africain, mais plus au Nord, les Ethiopiens mangent de l’Injera, une sorte de grande crêpe un peu grisâtre à base de farine de céréales locales comme le teff blanc, rouge ou noir qui se partage à plusieurs dont la fermentation dure deux à trois jours.
Si on remonte encore un peu, les pays du Maghreb se partagent la Mahjoub, une crêpe épaisse et chaude, à base de semoule fine, farcie de viande et de tomates, les Baghrirs appelées aussi « crêpes mille trous » très légères et aériennes, et les Manaïches à base d’huile d’olive, de thym, de graines de sésame et de sumac, cuites sur le Saj, une sorte de plaque en métal et rendues croustillantes, sans oublier les Msemen qui se différencient des Baghrirs par leur feuilletage de semoule extra fine.
On peut aussi citer le Mbassa (orthographe et prononciation a vérifier) qui est une galette de semoule principalement dégustée chaude ou froide lors du Ramadan avec des plats sucrés ou salés.
La Pita quant à elle, est un pain peu épais de forme ronde connu aussi sous le nom de pain turc, arabe ou libanais qui est notamment consommé en kebab.

Parce que toutes les bonnes choses ont une fin et que les crêpes c’est une bonne chose, notre tournée des crêpes dans le monde touche à la sienne. C’est donc ma dernière propa dans la propa à ce sujet. J’en sens qui soufflent de soulagement au fond. C’est vrai que mine de rien ça a été long.
Achevons donc notre tour du monde des crêpes après avoir fait l’Europe, l’Amérique et l’Afrique avec un détour vers le Proche Orient. Avant de passer à l’Asie de l’Est faisons un stop sur le sous-continent Indien. Parce que l’Inde c’est super riche d’un point de vue culturel (quelques propas seraient bien méritées) mais d’un point de vue culinaire aussi.
En Asie centrale et en Asie du Sud, le pain Naan est une feuille de pain généralement croquante mais pas toujours, à base de farine de blé qui cuit sur la paroi brûlante d’un four appelé tandoor (le poulet tandoori ça vous dis quelque chose ?). Dans le Nord de l’Inde, le Chapati, à la différence du Naan, est un pain/galette rond, à base de farine complète et de farine de blé, sans levain, qui cuit sur une plaque en fonte. On peut aussi mentionner les Papadum ou Papad, de fines galettes indiennes faites de lentilles frites qui se dégustent comme des chips. La Dosa est une crêpe indienne à base de riz et de soja noir pelé servie au petit-déjeuner ou au cours d’un déjeuner léger avec un curry de légumes et de lentilles. Enfin, le Paratha est le pain plat le plus populaire en Inde et au Pakistan.

Le Jian Bing, à ne pas confondre avec Jar Jar Binks, frit dans un peu d’huile et cuit dans une crêpière est la crêpe la plus consommée dans le Nord de la Chine, et le Dorayaki est une crêpe japonaise à base de pâte d’azukis, haricot rouge dont le gout se rapproche de celui de la crème de marrons. On trouve également au Japon une spécialité de la ville d’Osaka : les Okonomiyaki, galettes à base d’œufs et de chou. Et pour en finir avec l’Asie, les dadar gulung, originaire de Bali, se préparent avec du lait de coco et de la farine de riz avec leur couleur verte et leur indéniable parfum exotique, conviennent aux végétaliens et aux intolérants au gluten.

Nous allons quitter l’Asie pour le mot de la fin parce que je n’ai pas vraiment su dans quel paragraphe les placer, alors et je terminerais sur deux choses les taloas basques, préparés à base de farines de maïs et de blé et sur la farinata. Et, d’origine italienne et voisine de la socca, la farinata est une galette fine salée qui cuit dans un four à bois, à base de pois chiches et d’ingrédients simples et pauvres comme l’huile d’olive, l’eau et le sel. Ce qui m’amène à la fameuse question que je vous avais annoncé au début de la partie une de ce voyage :
Dans tout ça, la pizza est-elle une crêpe ?