Il s’agit d’une tablette de bronze trouvée aux environs de l’actuelle Coligny dans l’Ain, datant à peu près du IIème siècle et qui renseigne de manière très détaillée le calcul du temps par les Gaulois de l’époque Antique. Il a été déchiffrable du fait que ses caractères sont inscrits en latin, bien que la langue soit un dialecte CELt.
Il s’agit d’un calendrier basé sur les cycles de la lune et du soleil sur 5 années de 12 mois de 29 ou 30 jours, selon. La durée d’un jour va d’un coucher de soleil à l’autre. Le cycle est d’environ trente ans qui correspondrait au « siècle » gaulois. Ceci semble logique quand on compare la durée de vie moyenne de l’époque. L’année CELtique commence naturellement par Samonios – Je suis sure que ce nom vous dit quelque chose - (30 jours, matu), et se suit par Dumanios (29 jours, anmatu), Riuros (30 jours, matu), Anagantios (29 jours, anmatu), Ogroniv (30 jours, matu), Cutios (30 jours, matu), Giamonios(29 jours, anmatu), Simivi Sonnios (30 jours, matu), Equos (30 jours, anmatu), Elembius (29 jours, anmatu), Edrinios (30 - jours, matu), et Cantlos(29 jours, anmatu)
A ces mois, on ajoute deux particularités que sont Ciallos (entre Cutios et Giamonios, 30 jours, mat) et Quimon (entre Cantlos et Samonios, 30 jours, mat).
Ces mois on cela de particulier qu’ils n’existent que tous les trois ans sur un cycle de cinq années. C’est un peu la même histoire que le 29 février, pour équilibrer le calendrier lunaire au calendrier solaire. Remarquez que ces deux mois sont glissés au début et au milieu de l’année CELtique aux alentours des fêtes de Samain et de Beltaine. Etymologiquement, on pense que leur signification serait « le second » et le « premier » hypothétiquement pour désigner la seconde partie et la première partie de l’année.
Et les attributs « matu » et « amatus », qu’est-ce que ça veut dire ?
Le terme anmat aurait été rapproché du terme gallo anfad qui signifierait « infortuné ou « peu propice » par opposition au terme mati ou matu qui signifierait « bon, favorable ou complet »
Je n’ai pas vraiment réussi à faire le rapprochement en les mois fastes et néfastes et leur hypothétique ethymologie proposée par le linguiste Xavier Delamarre, qui a été le principal étudiant du calendrier de Cologny.
Selon lui, je cite
Samonios dérive d'un terme indo-européen qui signifie « été », sans qu'il soit possible de déterminer une période précise,
Dumannios pourrait être sacrificiel et avoir le sens de mois des fumigations3. (fumée, vapeur, âme, force vitale),
Riuros est apparenté à l'irlandais réud(grand froid) et au gallois rhew (gel, froid intense),
Anagantios signifierait « le mois où l'on ne voyage pas »3.,
Ogronios signifierait « froid »,
Cutios signifierait « mois des invocations » et serait à rapprocher du mot irlandais guth « voix » et d'un autre terme gaulois gutuater, qui désignait un membre de la classe sacerdotale,
Giamonios est composé du mot giamos qui désigne l'hiver, le sens serait donc la fin de l'hiver, puisque le mois suivant (simivisonnios) désigne le printemps,
Simivisonnios est composé des mots semi etuisonna qui désigne le printemps, le sens serait donc le milieu du printemps ; le mois précédent (giamonios) désigne la fin de l'hive,
Equos pourrait dérivé de epos, qui est le nom du cheval en langue gauloise3.,
Elembivios le nom de ce mois est directement associé au cerf, qui est elen en langue gauloise,
Edrinios pourrait provenir de la racine *aidhqui signifie « allumer un feu », aestas en latin qui a donné son nom à l'été
Cantlos pourrait être apparenté à l'irlandaiscêtal qui signifie « chant, récitation », du gallois cathl « chant, poème, hymne » et du breton quentel « leçon liturgique »
Allez comprendre pourquoi certains mois seraient associés au froid et à l’hiver mais seraient tout de même considérés comme fast ou d’autres comme Edrinios ou Samoninos comme néfastes là… je plante un peu.